lundi 6 juillet 2015

Le rôle géopolitique de la Grèce

Après la seconde guerre mondiale, les USA ont pris le relais de la Grande Bretagne pour le contrôle du verrou grec dans cette partie du monde hautement stratégique. Ils ont soutenu la dictature des colonels pour « stabiliser » ce pays. Ils ont confié à l’Union Européenne et particulièrement à la zone Euro le rôle de chien de garde. Après la défaite cinglante des prédateurs du FMI, de la Banque Mondiale, de la Commission Européenne, infligée ce dimanche 05/07/2015, par le peuple grec, il convient de nous interroger sur l'importance de la Grèce pour l'OTAN, pour l'UE et pour l'Empire Anglo-sioniste.

Oui ! Il y a une Alternative


Déclaration d’Alexis Tsipras après son vote au référendum
« La Grèce va rendre l’Europe aux peuples » (VOSTFR)

Le 5 juillet 2015 – Source tlaxcala 

Aujourd’hui est un jour de fête, parce que la démocratie est fête, elle est joie. Et quand la démocratie vainc la peur et le chantage, alors elle est aussi rédemption, elle est aussi voie de sortie.
Le peuple grec envoie aujourd’hui un message très puissant. Un message de dignité, de détermination. Un message qu’il prend ses choix en main. Beaucoup peuvent ignorer la volonté d’un gouvernement. Mais personne ne peut ignorer la volonté de vivre d’un peuple, de vivre avec détermination, de prendre sa vie en main.
Aujourd’hui, la démocratie gagne sur la peur. La détermination de notre peuple l’emporte, de toute évidence, sur la propagande de la peur. Je suis confiant que demain, nous allons frayer un chemin à tous les peuples de l’Europe. Un chemin de retour aux valeurs fondatrices de la démocratie et de la solidarité en Europe, en envoyant un message fort de notre volonté non seulement de rester dans l’Europe mais d’y vivre avec dignité. De prospérer, de travailler d’égaux à égaux.
Faisons donc de cet acte de volonté, de cet acte festif de la démocratie, un acte décisif vers un avenir meilleur pour nous tous en Grèce et en Europe.
Je suis très optimiste.
Bonsoir.

Le gazoduc Turkish Stream

 le rôle géopolitique de la Grèce.Suite aux spéculations sur la dette grecque par les fonds vautours anglo-sionistes, la sinistre troïka a imposé au peuple hellène les pires régressions. On a entendu  des chroniqueurs et des « experts » déverser des tombereaux de mensonges et de calomnies. Au-delà des lieux communs sur le côté fainéant et tricheur de ces "cueilleurs d’olives", les saillies portaient sur des affirmations scandaleuses : « La Grèce est un pays du tiers monde et il doit être traité comme tel », « C’est pays sous développé et la population doit être contrôlée… ».
Mais la Grèce est prête à coopérer avec le projet russe « Turkish Steam » afin de se procurer des sources de revenu conséquentes. Le vendredi 19 juin, le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, et son homologue grec, Panagiotis Lafazanis, ont signé un mémorandum sur la coopération en matière de construction et d'exploitation d'un gazoduc connecté à Turkish Stream.
La visite du premier ministre grec Alexis Tsipras au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui s'est tenu les 19 et 20 juin, a confirmé les solides relations politiques entre le président russe Vladimir Poutine et le gouvernement grec. Elle fait suite à la visite de Tsipras à Moscou le 8 avril 2015 où des bases solides avaient été évoquées lors de la conférence de presse commune entre les deux présidents. Il était alors question de faire une avance sur les bénéfices à venir à la Grèce. Ce qui aurait pour fonction de faire un prêt sous une forme détournée.  Gageons qu’à Saint Pétersbourg les deux présidents ont à nouveau travaillé sur cette question. Il se joue, en plus de la dette et de l’intransigeance de l’Eurogroupe, une question géopolitique de première importance.
Il faut examiner avec attention les autres foyers de tension que la CIA sous fausse bannière humanitaire va mettre en place pour faire capoter ce projet. Troubles en Macédoine, troubles en Voïvodine (Serbie). Le Gazoduc pour desservir l’Europe passera par ces deux pays pas, entièrement soumis aux intérêts étasuniens. Une autre source de friction, en plus, se trouve en Transnistrie où les étasuniens veulent entrainer la Russie dans une guerre directe.

Les risques géopolitiques d’un « Grexit »






Ce n’est pas par amour de Platon et Aristote que le président américain Barack Obama, dès le début de la crise grecque, s’est inquiété d’un éventuel « Grexit », jugé dangereux non seulement pour la stabilité financière mondiale ou la cohésion de l’Union européenne, mais aussi – surtout ? – pour la sécurité du commandement militaire de l’OTAN en Méditerranée orientale.


Certes, les bases américaines installées sur le sol grec du temps de la guerre froide ont été démantelées. Mais pas la plus importante : celle de Souda, en Crète, base de la VIe flotte américaine qui reste en pleine activité : située à quelques encablures des côtes de Syrie, de Jordanie, du Liban et d’Israël, les bâtiments et porte-avions américains qui peuvent s’y ravitailler sont à pied d’œuvre en cas de conflit. Lors de l’intervention en Libye visant à renverser le colonel Kadhafi, entre mars et octobre 2011, c’est de là que décollaient les F16 américains. Près de 400 marines, débarquant tout droit de Caroline du Nord, avaient alors investi le joli petit port touristique voisin de La Canée.
Pas question pour le président américain de voir ce site stratégique menacé. 
Or, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, l’affirme : dans son intransigeance économique, l’Europe sous-estimerait le risque de déstabilisation régionale qu’entraînerait une sortie de la Grèce de la zone euro.

Poussées migratoires

La Grèce a toujours été un lieu de passage. Les Anciens avaient à juste titre donné le nom de pontos, qui signifie passage, à la mer qui baigne les 15.000 kilomètres de côtes grecques. Une mer tachée d’îles comme une peau de léopard, disaient encore les Anciens… Des îles qu’on aborde facilement au départ de la côte turque. C’est ainsi que, depuis cinq ans, la Grèce est devenue l’une des principales portes d’entrée de migrants en Europe. Plus de 40.000 déjà sont arrivés depuis janvier 2015 sur les îles de Kos, Lesbos ou Chios.
Aujourd’hui la Grèce, parce qu’elle appartient à la zone euro et à l’Europe, reçoit un soutien logistique et financier de l’agence Frontex, pour surveiller les frontières. Elle veille notamment à repérer dans le flux de réfugiés syriens, qui fuient par millions leur pays déchiré depuis quatre ans par la guerre civile, les éventuels djihadistes de l’État islamique

Rôle plus périphérique

Et la Chine ? Pourrait-elle tenter de profiter d’une situation chaotique en Grèce pour investir un pays européen tel un cheval de Troie ? Elle a fait de la Grèce une tête de pont de sa « nouvelle route de la soie », censée favoriser les échanges et les transports entre la Chine, l’Europe et l’Afrique. Depuis plus de six ans, le géant maritime chinois Cosco gère ainsi les principaux terminaux conteneurs du port du Pirée. Toutefois, « la Chine est davantage intéressée par la géoéconomie que par la géostratégie et, prudente, elle ne sera pas attirée par un pays en grande difficulté », indique François Heisbourg, conseiller ­spécial à la Fondation pour la recherche stratégique, à Paris.

La Grèce peut devenir le premier producteur d’or européen. Ce qui excite les convoitises de sociétés étrangères.

498 kilos d’or. Telle était la production annuelle en Grèce en 2011. L’an prochain, en 2016, ce chiffre pourrait théoriquement dépasser les 13 tonnes.

Car le sous-sol de la Grèce est riche : le pays est déjà le premier en Europe pour la bauxite, minerai qui entre dans la fabrication de l’aluminium, et de perlite, sable siliceux utilisé en agriculture et en horticulture.

250 tonnes d'or rien qu'en Chalcidique

Dans un pays où le taux de chômage frôle les 26% - il a pratiquement triplé depuis le début de la crise économique en 2008 -, et qui aligne six années consécutives de récession économique, ces ressources naturelles sont une bonne nouvelle. Du moins en théorie.

Les importantes réserves d’or présent dans le sous-sol grec – certains experts parlent de plus de 250 tonnes rien que dans la péninsule de Chalcidique (nord) - risquent en effet de profiter à des compagnies étrangères.

Future Reine du pétrole et du gaz

La Grèce est en passe de pouvoir exploiter des réserves colossales de pétrole et de gaz. Ce n’est pas Tsipras qui le dit, ce sont des compagnies étrangères qui ont mené des études depuis plusieurs années.
Athènes espère 150 milliards d’euros de rentrées fiscales sur 30 ans. 300 millions de barils de pétrole. Des accords signés à Athènes concernent la cession de terrains pour des explorations en mer Ionienne et dans la région d’Epire.
La Grèce est la Norvège de demain. 
 
Une prospection effectuée par la société norvégienne Petroleum Geo-Services montre que la Grèce dispose de réserves de gaz naturel qui lui suffiraient à régler non seulement ses problèmes énergétiques, mais aussi financiers. Face à ce péril, les dirigeants du FMI et de l’UE, et notamment d’Allemagne, demandent que la Grèce vende ses ports et ses entreprises publiques, parmi lesquelles bien sûr les compagnies pétrolières d’État, afin de réduire sa dette. Les États-Unis ont intérêt à ce que les compagnies gazières grecques se retrouvent entre les mains d’entreprises amies, et voient d’un mauvais œil la vente de la compagnie gazière grecque DEPA et de sa filiale de transport de gaz DESFA au russe Gazprom. Washington est prêt à mener une véritable bataille économique contre la politique énergétique russe.
Ces découvertes majeures d’hydrocarbures pourraient bouleverser les équilibres géopolitiques de toute la région, les premières estimations de réserve de pétrole et de gaz de la Méditerranée orientale (comprenant le bassin Egéen au large des côtes grecques, turques et chypriotes, le bassin du Levant au large des côtes du Liban, d’Israël et de la Syrie, et le bassin du Nil au large des côtes égyptiennes), sont évaluées à 9.700 milliards de mètres cubes de gaz et à 3,4 milliards de barils de pétrole.
Le gaz naturel en mer pourrait changer le destin de la Grèce si les premières estimations qui révèlent 464 milliards d’euros de réserves de gaz sont confirmées, révèle une étude. Elle met en évidence des réserves stratégiquement importantes dans les eaux grecques au sud de la Crète, de l’ordre d’environ 3,5 mille milliards de mètres cubes (Tcm). Cette quantité serait suffisante pour répondre à la demande de gaz de l’UE pendant six ans et équivaudrait à environ 1,5 milliard de barils de pétrole.
En présentant leurs découvertes, les auteurs de l’étude, Antonis Foscolos, Elias Konofagos et Nikos Lygeros, ont déclaré qu’ils s’attendaient à ce que les réserves rapportent 464 milliards d’euros à l’État sur 25 ans. « Nous pensons que ce chiffre est deçà de la réalité », a déclaré à Reuters M. Konofagos, dont l’entreprise Flow Energy, basée à Athènes, conseille officieusement le gouvernement sur sa stratégie énergétique.

cari
Le journal britannique The Guardian a croqué les dirigeants européens
et la directrice générale du FMI Christine Lagarde qui, sur un nuage,
regardent comment la Grèce s’enfonce dans la misère et refusent de lever le petit doigt…
De paria de l’Europe, la Grèce est en fait la plateforme gazière européenne. Belle revanche de l’histoire alors qu’on croit qu’ils ne sont bons qu’à produire des olives, du fromage féta, réparer les bateaux et accueillir les touristes. Il ne me semble pas que l’Allemagne ou la France aient du gaz. Comme quoi les donneurs de leçons pourraient en être pour leur frais.