lundi 20 juillet 2015

Sarko à Tunis. Pour nous faire "suer le burnous" ?

En pré-campagne électorale, Nicolas Sarkozy fera du 19 au 21 juillet prochain une visite en Tunisie, qui constitue en fait, comme pour l'exorciser, un pèlerinage sur l’un des fours majeurs de sa diplomatie. Le directeur éditorial du site madaniya.info René Naba évoque les enjeux principaux de la visite de l’ex-président français Nicolas Sarkozy en Tunisie.

C'est en effet la Tunisie, un des pivots de son projet phare d'Union pour la Méditerranée (UPM), qui, a servi d'étincelle au printemps arabe avec l'éviction du président Zine El Abidine Ben Ali, le grand ami de la France de l'époque. Il n’était pas question en ces temps-là de droits de l'homme mais de vacances paradisiaques à l'ombre de tropiques dictatoriaux. C'est depuis Tunis que le président de «sang mêlé» a lancé le discours fondateur de son projet euro-méditerranéen, fondé sur une division raciale du travail. C'est enfin à Tunis même que son poulain, Boris Boillon, ambassadeur de France, s'était distingué par un comportement digne d’un cow-boy du Far-West, en plein soulèvement populaire arabe.

Équivalent pour le monde arabe de son discours de Dakar sur le monde africain (juillet 2007), le discours de Tunis fondait le partenariat trans-méditerranéen sur une division raciale du travail sous l’effet de la conjonction de la «main d’œuvre» arabe et de «l’intelligence» française.

Pour rappel à l'intention des nouveaux lecteurs, ci joint l'articulation de ce discours, non pas un chef d’œuvre d'humour et d'érudition, mais d'ignorance et de suffisance.

«Vous avez une main d’œuvre qui ne demande qu’à être formée, nous avons beaucoup d’intelligence et beaucoup de formation. (…) Ensemble, avec votre main d’oeuvre, avec nos écoles, nos universités, avec ce que nous échangerons, nous pouvons créer un modèle qui triomphera dans le monde entier», avait soutenu le 29 avril 2008 à Tunis le président français devant un parterre de cinq cents patrons français et tunisiens, assurant toutefois que la France ne voulait pas travailler «comme une puissance post-coloniale, mais comme une puissance qui partage avec vous une communauté de valeurs». A égalité ?

Cette précision aurait été bienvenue si elle ne fondait l’égalité sur un partage des rôles consacrant un rapport de subordination entre «l’intelligence» de l’un et «la main d’œuvre» de l’autre. Un tel schéma augurait mal de la viabilité de ce projet ambitieux car il signait la permanence d’une posture raciste dans les rapports entre la France et ses anciennes possessions, une xénophobie institutionnelle formulée par le premier magistrat de France, soixante ans après la décolonisation.

L'homme tout à sa fougue avait omis que la conjugaison de la main d’œuvre arabe et de l’intelligence française constituait une variation sur le thème récurrent de la pensée subliminale française, la traduction du rêve extatique d’une fraction de la population française depuis plusieurs générations qui se résume par cette formule lapidaire mais hautement expressive: «faire suer le burnous» [1].

Une rengaine orchestrant une mauvaise réédition d’une mauvaise émission de télévision «la tête et les jambes», le mauvais remake d’un mauvais film qui a ponctué tout le long du XXème siècle l’imaginaire français de la «chair à canons», au «bougnoule», au « sauvageon», à la «racaille» au «karcher» à la toute dernière saillie sarkozienne de Tunis.

Un mois après son déplacement au Maroc, où il s'était rendu pour neutraliser les effets diplomatiques du voyage de son successeur présidentiel en Algérie, pays rival du Maroc, Nicolas Sarkozy se rend en Tunisie pour y rencontrer le président tunisien Béji Caid Essebsi, le chef du gouvernement Habib Essid, ainsi que le président de l'Assemblée nationale, avant de se recueillir à Sousse, théâtre d'un attentat meurtrier ayant ciblé des touristes sur une plage d'hôtel à El Kantaoui, fin juin, faisant 38 victimes, dont 30 Britanniques.

Le président du parti «Les Républicains» fera ce voyage en compagnie de deux de ses fidèles, le député maire de Nice, Christian Estrosi, et Eric Ciotti, autre député LR des Alpes-Maritimes, deux membres de la région Paca (Provence-Alpes-Cote d'Azur) où le parti sarkozyste joue gros en novembre prochain avec les élections régionales dans une zone à forte concentration maghrébine.

De l’électoralisme pur sous couvert de compassionnel. Du pur Sarkozy.

Titre original. Nicolas Sarkozy en Tunisie : retour sur un des fours majeurs de sa diplomatie

Notes d'Hannibal GENSERIC

[1] Faire suer le burnous

Faire travailler, souvent durement, la main-d'œuvre indigène.
Par extension, exploiter, faire travailler exagérément.

Origine
Le burnous, de l'arabe 'burnus', est un grand manteau en laine, avec une capuche, initialement porté par les populations du Maghreb.
Par métonymie, on a aussi appelé 'burnous' le porteur du vêtement.
Cette expression, qui est attestée au début du XXe siècle, vient de l'époque coloniale, lorsque les colons faisaient travailler dur, voire très dur, leurs employés indigènes, donc implicitement porteur d'un burnous.
On imagine bien que faire travailler ces gens exagérément, dans des pays chauds, ne pouvait que les faire transpirer ou suer.
Mais l'image est plus proche de la viande que l'on fait suer en la cuisant pour en extirper un maximum de jus, l'employeur essayant de tirer un maximum de son employé.
On ne peut s'empêcher de penser aussi au sens argotique de "faire suer" (euphémisme de "faire chier") car il est certain que cette exploitation abusive (pléonasme ?) devait sérieusement enquiquiner ceux qui la subissaient.


[2] NICOLAS SARKOZY "nuit de noce"  à Tunis avec sa harkie de service

sarkonNicolas Sarkozy et Rachida Dati côte à côte chez le président tunisien Beji Caid Essebsi pour appuyer «le combat de la civilisation contre la barbarie».  La preuve : la Libye est bien le triomphe de la civilisation islamo-sioniste contre le peuple libyen, qui tente de fuir cette civilisation comme il peut.

Ayant de la suite dans les idées, le président tunisien, aussi bête que ses pieds, a affirmé que la Tunisie est fière d’avoir contribué à la chute de Mouammar Kadhafi. Si vraiment BCE a déclaré cela, alors il ne vaut pas mieux que Sarko.
Ou alors, il est complètement gaga. Ne sait-il pas que c’est de Libye que les terroristes qui sévissent en Tunisie partent. Quant au cuistre Nicolas Sarkozy, il a avoué à demi-mot son échec libyen en parlant de la Tunisie comme étant le « seul Printemps arabe réussi ». Un aveu qui en dit long sur le personnage.

Après toutes ses déclarations des dernières semaines contre Nicolas Sarkozy, on est surpris de voir Rachida Dati l’accompagner en Tunisie. Lune de miel ou de fiel ?

[3] Ulcan : Un exemple parmi les amis de Sarko

Menaces de mort, piratages informatiques, usurpations d'identité, outrages à agent public : Grégory Chelli alias Ulcan, auteur d'une longue série de crimes et délits commis via internet, vient pourtant de bénéficier d'un traitement de faveur exceptionnel en ayant été récemment entendu par des policiers français et israéliens sous le régime de "l'audition libre" .
Selon un site d'information juridique, ce régime concerne généralement des infractions mineures telle la conduite sans permis. Chelli pouvait ainsi quitter à tout moment les locaux dans lesquels se déroula l'interrogatoire.

Son avocat Gilles-William Goldnadel, co-directeur du Crif et militant sarkozyste, est un ami intime du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou .

[4] En détruisant l'Etat Libyen, Sarko a ouvert les vannes de l'immigration clandestine


L'entonnoir libyen par lequel l'Afrique déverse son trop-plein de population en Europe est la conséquence de la guerre insensée menée  hier contre le colonel Kadhafi.
De 100 millions d'habitants en 1900, la population africaine est passée à environ 275 millions dans les années 1950-1960, puis à 640 millions en 1990 et à un milliard en 2014. Dans les années 2050 les Africains seront  entre 2 et 3 milliards (dont 90% au sud du Sahara), puis 4,2 milliards en 2100 et ils représenteront alors 1/3 de la population mondiale. En 2050, 40% des naissances mondiales seront africaines[.
Nous connaissons les filières mafieuses et islamistes qui les acheminent, moyennant finances,  depuis le cœur de l'Afrique jusque sur le littoral libyen; les lieux de transit sont identifiés; nous connaissons à l'unité près les moyens de transport qu'utilisent les passeurs; nous avons les noms de leurs chefs, nous savons où ils vivent, quelles sont leurs habitudes, qui sont leurs correspondants-complices en Europe. 
Il faut donc croire que toute cette affaire d'immigration "clandestine" est bien organisée au plus haut sommet de l’État français et de l'UE.