mercredi 23 septembre 2015

Tunisie. Les indics de la Police, et les frasques de la "justice scélérate"

Ce témoignage de feu Maître Mokhtar Yayaoui, ancien avocat bien connu, date des émeutes et des jacqueries de 2011 qui ont été télécommandées par la CIA afin de placer les islamistes à la tête de tous les pays musulmans, du Pakistan au Maroc. Les méthodes policières décrites ici sont encore utilisées de nos jours, mais avec une différence de taille. Les indicateurs sont maintenant beaucoup plus nombreux que sous le régime de Ben Ali. Ce sont sont (1) les milliers de prisonniers, délinquants et malfrats libérés par Marzouki et par la Troïka, et (2) Tous les affiliés à la NahDaech. Le total des indics peut facilement dépasser les 30% de la population adulte. Bourguiba disait : "Certains Tunisiens sont prêts à vendre leur mère pour une cigarette [1]". Il avait raison.
 Hannibal GENSERIC
Voici le témoignage digne de foi.

Je n’ai pas quitté Tunis depuis le début des événements qui ont conduit à la chute de la dictature. J’ai voulu passer ce dimanche loin dans la campagne, question de me dépayser et de faire un peut le constat de ces événements dans des petits villages dont personne n’en parlait.
Attention : le Niqab peut cacher un flic ou un truand
J’ai été d’abord à Medjez-El-Bab voir le tribunal dans lequel j’ai exercé pendant les années 80 qui a été totalement incendié. A l’entré du village une belle villa à niveau avec baie vitrée semble avoir été visée en particulier par les manifestants, attire mon attention. Je demande à qui elle appartient et on me nomme un médecin que tout le village a l’habitude de consulter depuis des années. Je trouve cela étrange, pourquoi des manifestants s’attaquent-ils au domicile d’un médecin ?
A quelque dizaines de mètres plus loin, le poste de police est totalement calciné et complètement abandonné. Quand les manifestants l’ont attaqué, ils ont défoncé les casiers du chef de poste et on trouvé le registre de plus d’une centaine d’indicateurs. Les "commissions d’informations" qui varient entre 15 et 30 dinars [1]sont mentionnées chaque fois devant le nom avec date et référence du rapport le nombre est ahurissant des centaines jurent ceux qui ont pu consulter le document. Il y a aussi une colonne à part avec le titre « Indicateurs bénévoles » et c’est la que figure les noms de personnes qui font l’espion sans rémunération parmi lesquels des médecins et des personnes dont personne n’aurait soupçonné qu’ils s’adonnaient à un tel métier.Je me suis arrêté à un village à une dizaine de kilomètre de Mjez el Bab. Dans le café tout le monde parlait de la même chose. Ici seuls les sièges de la cellule du Parti, du Omda et du poste de la garde nationale ont été visés. Et tout le monde racontait la découverte dans le bureau du chef de la garde nationale qui à mis tout le village en émoi. Ce village qui comptait au plus 3000 habitant vient de découvrir qu’il été espionné par 95 indicateurs. Des hommes comme des femmes au dessus de tout soupçon rapportaient au chef de poste les moindres soupçons et mouvement de leurs proches comme de leurs voisins. On les nommait chacun par son nom et celui de son père et de sa mère et par sa profession pour plus de précision pour mieux les authentifier comme si j’été l’un des leurs sensé de les connaitre tous par cœur. En plus de la liste complète des indicateurs ils ont trouvé ils ont trouvé les fiches des personnes du village particulièrement mis sous observation. Un monsieur me disait moi j’ai découvert ma fiche avec la mention de « citoyen dangereux » le rapport mentionnait ses déplacements, ses fréquentations et les doutes qui pèsent sur lui. Il répète les différents rapports dont il été l’objet en disant chaque fois qui aura été l’auteur et tout le café en rigolait.
 
Ainsi des gens qui sont nés et toujours vécus ensembles se trouvent soudain trahis par leur plus proches parents et amis pour des modiques sommes de 10 à 20 dinars. Ces indicateurs se terrent et n’osent plus se montrer, certains ont même quitté le village en attendant de se faire oublier. Ce que j’ai appris dans ce village m’a rappelé se qui s’est passé en Allemagne de l’est après la chute du mur quand ils ont publié les archives secrètes de la police politique permettant à certains de découvrir qu’ils étaient espionnés par leur femme ou leur mari. Ben Ali à fait mieux, il a dressé tout un pays les uns contre les autres en érigeant la délation en système de gouvernement.
Yahyaoui Mokhtar
Tunis le 30 01 2011
[1] Lors de toutes les élections, le parti islamiste achète les voix des électeurs pour le même prix : 20 à 30 Dinars, en plus du transport et d'un sandwich gratuit . Alors, pour 1000$ par mois, on comprend que des jeunes Tunisiens aillent tuer et se faire tuer en Syrie.
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Un étudiant tunisien se retrouve obligé de montrer son anus à un médecin légiste et finit en prison pour homosexualité

Aujourd’hui, 22/09/2015, un jeune étudiant tunisien âgé d’à peine 22 ans a été condamné pour un an de prison. La preuve de son crime serait des "sms" intimes avec un autre homme selon l’association Damj.
Le 6 septembre, des policiers du poste de police Hammam Sousse l’appellent et lui demandent de venir les voir. Il s’y rend pour finir en détention provisoire pendant 6 jours (ce qui est contraire à la loi) où il est interrogé sur sa sexualité. « Homosexuel ou pas ? », « T’as eu des relations avec des hommes ? » … Le jeune homme finit par reconnaître son homosexualité.
Le 11 septembre, il passe devant le procureur de la République. Quatre jours plus tard, il passe au tribunal de première instance à Sousse-2 mais le jugement sera reporté au 22 de ce mois. Mme la juge attendait le résultat d’un test d’une « inspection anale »… Car un jour plus tôt, notre ami a été obligé de montrer son cul à un médecin légiste à Sousse. Depuis quand les fac de médecine légale apprennent-elles à déterminer l'homosexualité à partir de l'examen d'un trou de cul ? ou bien, c'est cette juge et ce médecin qui sont eux-même des trou de cul islamistes, dont experts en trous ??
Aujourd’hui donc, la juge a eu le résultat du test anal. Le jeune homme a été jugé coupable selon le code pénal, article 230 … pour homosexualité. Dommage pour lui, il n’était pas « actif » selon la justice tunisienne en 3D. Pour Wahid Ferchichi, président de l’Association pour la défense des libertés individuelles, aucune disposition de la législation n’autorise ce test mais le juge l’utilise comme un moyen de preuve pour faire appliquer l’article 230, rapporte le HuffPost. Ceci est la Tunisie de 2015.
NB : Le gouvernement en place est aux mains des « modernistes » de Nidaa Tounes et de Béji Caid Essebsi, des soit-disant « laïcs » selon les médias étrangers, qui ont promis « la Tunisie du XXIème siècle » en opposition à celle des islamistes, sous entendu Ennahdaech du VII ème siècle. Quand on vous dit qu'en Tunisie la Police est pourrie par les Rats Islamistes et que la Justice scélérate l'est encore plus ....Alors que tout le monde sait que les plus grands violeurs pédophiles ce sont les islamistes...Tous ceux qui ont été à l'école coranique ont vécu des expériences de ce genre de la part du "maître"et des "talibans" plus âgés.
A lire en arabe, le communiqué de l’association Damj qui condamne fermement ces pratiques anticonstitutionnelles.
Damj

La commission des droits et des libertés interpelée, mais ne réagit pas

Depuis l'annonce du jugement, les médias étrangers en parlent et plusieurs associations de la société civile ne cessent de fustiger une inertie des institutions et des partis politiques. L'association Damj a accusé les "progressistes" de "manquer de courage" face à ce traitement "inhumain et illégal".
Vendredi, le parti progressiste de gauche Al Massar a publié un communiqué dans lequel il a défendu le jeune homme contre "ce jugement contraire à la Constitution" et a appelé la Commission des doits et des libertés de l'Assemblée, à "prendre toutes ses responsabilités devant une telles situation, vu ce que cela représente comme danger sur le processus démocratique de la deuxième république".
L'Association tunisienne de soutien aux minorités, de son côté, s'est indignée des déclarations du vice-président de la commission, Naoufel Jammali, rapportées par le journal électronique Echaraâ Al Magharibi: "Nous n'examinons pas les affaires et les cas sociaux".
"L'affaire n'est ni un cas social ni un fait divers", a rétorqué l'association dans une lettre ouverte adressée aux députés, "mais un révélateur de la situation des libertés et des droits dont vous êtes d'une façon ou d'une autre les garants".
Le jeune étudiant avait été arrêté le 6 septembre à Hammam-Sousse. Il devait être interrogé dans le cadre d'une affaire d'homicide, les enquêteurs ayant trouvé son numéro sur le téléphone de la victime. La police l'a forcé ensuite à subir un teste anal. Mardi 22 septembre, un an de prison ferme a été requis contre lui, en vertu de l’article 230 du code pénal qui criminalise les rapports homosexuels. Le jeune homme a fait appel de son jugement, selon son avocate.
"...Nous ne vous demandons pas une intervention directe sur l'article (230) du code pénal. Mais nous réclamons ne serait-ce qu'un mot, une déclaration, pour honorer cette commission", a ajouté l'association tunisienne de soutien aux minorités.
Contactée dimanche par le HuffPost Tunisie, la présidente de cette commission, Bochra Belhaj Hmida, a affirmé que son organisme n'a jamais statué sur cette affaire.
"Nous n'intervenons pas non plus pour résoudre les affaires au cas par cas", a-t-elle affirmé. "Sinon la commission ne pourra jamais travailler".
"La commission représente les partis politiques. Tant que ceux-ci ne réagissent pas, elle ne peut rien faire. Et pour l'instant ils ne réagissent pas", a-t-elle ajouté.
La députée Nida Tounes rappelle que l'atteinte à l'intégrité physique et aux données personnelles est contraire à la constitution et déplore le fait qu'un "procureur qui traitait initialement une affaire de meurtre, condamne une personne sur une affaire dont les éléments matériels sont absents".
La commission des droits, des liberté et des affaires étrangères est composée de 22 membres dont neuf appartiennent au bloc Nida Tounes et sept à celui d'Ennahdha. Ce qui explique son inertie et son inaction. Elle est là pour justifier, elle aussi, la main-mise du binôme Ennadaech/Nidaa Tounès sur tous les rouages de l'Etat. Pour Ennahdaech, la Police, l'armée et la Justice scélérate. Pour Nidaa, le reste, c'est à dire des broutilles.

Après la Troïka de malheur, voici le binôme de la mort clinique de la Tunisie.