lundi 14 août 2017

Syrie & Irak : deux erreurs stratégiques de l'Occident

Alors que l'armée syrienne, appuyée par les forces aériennes russes, gagne de plus en plus de terrain et se prépare à une bataille décisive contre Daesh, la Syrie sort du champ médiatique français, pour n'être plus représentée que par quelques soubresauts idéologiques incantatoires.
SYRIE : l'erreur stratégique de trop
Comme vient de le déclarer le ministre de la défense russe, S. Choïgu, depuis le début de l'intervention russe dans le conflit syrien à la demande de Bachar al-Assad en septembre 2015, Daesh a enfin reculé, ce qui n'était pas le cas lors du monopole de la coalition américaine. Ainsi, l'armée régulière contrôlait en 2015 19 000 km2, elle en contrôle aujourd'hui 74 200.
La dernière nouvelle est celle de la libération de el-Soukhna par l'armée syrienne, ce qui ouvre la voie pour une offensive décisive permettant de libérer la ville de Deir ez-Zor et de porter un coup terrible aux forces terroristes :
« Le 13 août 2017, suite à des actions conjointes de l'aviation russe, des troupes gouvernementales et des milices populaires dans la province est de Homs, la ville d'el Soukhna a été complètement libérée»
Pour sa part, la presse française, elle, présente les faits différemment. Pour l'instant, rien n'a été publié sur cette avancée importante conjointe de la Syrie et de la Russie, alors que la coalition américaine est toujours engluée à Raqqa, provoquant une catastrophe humanitaire sans aucune rapport avec ce qui s'est passé lors de la libération d'Alep. 
En revanche, Libération parle du meurtre de 7 Casques blancs en des termes laissant comprendre quel camp occupe très objectivement ce journal:
"Des inconnus ont fait irruption à l’aube dans le centre de la Défense civile à Sarmine et ouvert le feu tuant sept volontaires», a précisé cette organisation qui opère dans des régions échappant au contrôle du régime de Bachar al-Assad. (...) Candidats au prix Nobel de la paix en 2016, les Casques blancs sont sortis de l’anonymat grâce à des vidéos poignantes relayées sur les réseaux sociaux, les montrant, casques sur la tête, se ruer sur les lieux bombardés pour extraire des survivants, surtout des enfants, ensevelis dans les décombres des immeubles détruits par les bombardements du régime ou de son allié russe."
Rappelons que les Casques blancs se trouvent uniquement du côté des groupes terroristes, appelés "rebelles" avec beaucoup de complaisance par les médias occidentaux, qu'ils sont à l'origine de nombreux "fakes news" largement repris par ces mêmes médias (voir ici par exemple concernant la photo d'Omran), qu'ils sont accusés par les populations de n'agir que devant des caméras et qu'ils furent créés par un ancien du MI6 ... 
Vu le parti-pris des médias occidentaux, suivant en cela docilement leurs gouvernements trop mouillés pour pouvoir agir autrement maintenant, les journalistes n'insistent pas sur les exactions des "gentils terroristes", ne parlent pas de l'avancée de l'armée régulière syrienne en terme positif (cette armée est quand même en première ligne dans le combat contre les terroristes), mais ils rappellent régulièrement la nécessité de condamner Assad pour crime contre l'humanité. Voici le titre de Ouest France aujourd'hui:
Syrie. Bachar al Assad devrait être jugé pour crimes de guerre
Pourtant, plus de 600.000 personnes déplacées sont rentrées en Syrie avec l'avancée de l'armée syrienne (selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés), la CPI n'avance pas malgré les exhortations des pays occidentaux qui ont déjà déterminé les criminels, l'ONU est en panne, bref la Syrie est la plus grande erreur stratégique de l'Occident. C'est pourquoi les Etats Unis font marche arrière, ne financent plus les groupes "d'opposition" et laissent leurs satellites, comme la France, s'engluer dans leur "en même temps", ces discours-types de pays qui ne décident plus de rien et doivent seulement trouver la bonne voie à suivre au bon moment.
Pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la démocratie ou les droits de l'homme, les Etats Unis jouent avec le terrorisme dans le monde et utilisent la politique internationale à des fins de politique interne. Ce fut un échec en Syrie grâce à l'intervention russe, mais ça a marché en Irak - grâce à la faiblesse européenne. Et cela va peut être se reproduire au Vénézuella, dont les réserves de pétrole aiguisent l'appétit de leur grand voisin. Qui pourra aider ce petit pays? Certainement pas la communauté internationale, qui a été enterrée avec l'intervention US en Irak et ne s'en est jamais remise. 
IRAK : L’effet domino depuis Enron jusqu’à aujourd’hui…
La guerre en Irak est la cause des crises économiques et morales à laquelle l’occident fait face aujourd’hui, il est en réalité assez facile de le démontrer :
Quand un pays s’engage dans une guerre, il doit puiser dans ses réservés et doit emprunter. Lorsque les montants sont importants cela a pour effet de faire baisser la valeur de sa monnaie. On considère que le choix belliciste de l’administration Bush a coûté aux Usa entre 1000 et 10.000 milliards de dollars. Or il se trouve que le dollar est couplé au pétrole depuis le début des années 70 (auparavant le couplage se faisait avec l’or). Puisque le prix du baril de pétrole se fait sur la base du dollar, les pays producteurs de pétrole, la valeur de la monnaie de référence baissant, vont augmenter le prix du baril pour rééquilibrer les bénéfices estimés avant la baisse de cette monnaie. Or de nombreuses entreprises et notamment les plus grandes, dépendent en grandes partie des transactions pétrolières. C’est ici que la Fed, qui rappelons-le, est un organisme privé indépendant n’étant pas rattaché au gouvernement américain, intervient. En effet les taux aux Usa sont fixés par la Fed (réserve fédérale) [1]. Celle-ci, voyant le prix du pétrole monter, peut faire le choix de relever les taux des marchés nationaux afin de limiter l’impact de l’augmentation du prix du pétrole aux Usa. Après la décision des administrations Bush et Blair d’aller en Irak, c’est ce qu’elle a fait.
Ce que l’on dit moins, c’est qu’elle a du faire un choix tout à fait honteux et criminel : en effet au début des années 2000, les taux avaient été ramené à des niveaux historiquement bas afin d’inciter les populations pauvres à investir dans le secteur immobilier pour devenir propriétaires. En parallèle à cela, on notera que les modalités des emprunts proposés à ces populations par les banques fut totalement irresponsables : en effet les banques se couvraient par la possibilité de récupérer le bien en cas de problème (emprunts hypothécaires) tout en exposant les emprunteurs à des risques inconsidérés sur la base d’emprunt à taux variables. Il y a deux types principaux de taux pour les emprunts immobiliers : les taux variables et les taux capés. Ces derniers se font la plupart du temps sur le principe du +1-1, c’est à dire qu’en cas de fluctuation des taux du marché, l’impact est limité à augmenter d’1% ou à baisser d’1%. Mais ce que les banques ont proposé aux populations pauvres voulant devenir propriétaire, ce sont des taux variables, c’est à dire sans barrière dans le cas ou les taux augmentent. Ainsi, la Fed, après avoir incité des millions de gens à s’engouffrer sur le secteur immobilier, les a sacrifiés en toute connaissance de cause au profit des entreprises dépendant des prix du pétrole. Celles-ci auraient très bien pu encaisser le coup pour la plupart, on voit donc ici et de manière tout à fait choquante la différence de traitement entre les populations pauvres et les gens favorisés. La première constatation, c’est que la crise des subprimes est directement la conséquence du choix par les Usa et les pays anglo-saxons de s’engager dans une guerre en Irak, sous de faux prétexte. On sait aujourd’hui que les administrations Bush et Blair on délibérément menti en accusant Hussein d’être responsables des attentats du 11 septembre 2001 [2]. On ne peut que constater, que malgré l’estimation de plus d’1 million de morts en Irak depuis l’intervention américaine, et bien que le pays soit aujourd’hui ravagé par une guerre civile, Bush joue au golf dans son ranch en toute impunité et Blair fait des conférences grassement rémunérées pour des organismes bancaires dont le moins que l’on puisse dire, c’est que ces guerres néocoloniales leur ont profité au détriment des autres.
Ça ne s’arrête évidemment pas là, en effet par le biais de titrisation, les transactions immobilières dont il est question ici se sont retrouvées imbriquées dans les marchés en action et diffusées partout dans le monde dans la plus grande opacité. Par exemple de nombreuses pensions de retraites ou d’assurances-vie, comportaient une partie de leurs placements spécifiques basée sur les actions liées à ces titrisations pourries. Certains organismes bancaires avaient misé des sommes énormes sur ces marchés. On en arrive évidemment à la crise financière conséquente et qui a impacté le monde entier. La conclusion c’est que le choix belliciste des anglo-saxons, dont l’histoire et la culture ramènent toujours au colonialisme pour maquiller leur mauvaise gestion économique, est la cause des crises majeures du 21ème siècle qui broie l’occident. En effet, rappelons au passage que le plus grand scandale financier, à savoir le scandale Enron, consécutif à la crise de la bulle spéculative sur les nouvelles technologies, a eu lieu, comme par hasard, peu avant les attentats du 11 septembre, qui, hasard formidable, par la destruction du bâtiment 7 (écroulé délibérément par les pompiers selon le propriétaire suite à un incendie irrémédiable, dans une opération de démolition contrôlée qui prend normalement des mois par des professionnels) , a vu la destruction des documents de l’enquête en cours sur ce fameux scandale Enron, les bureaux du FBI enquêtant sur l’affaire se trouvant, ce qui est une coïncidence tout à fait malencontreuse évidemment, dans le bâtiment en question. En prenant en compte que le PDG d’Enron, aujourd’hui décédé, était un tout proche ami de la famille Bush et surtout de Georges Bush junior (il fut l’un de ses plus grands donateurs lors des campagnes présidentielles), en prenant en compte que Larry Silverstein était le propriétaire des trois tours détruites le 11 septembre et qu’il a curieusement demandé à assurer chacune des 2 tours contre des attentats 2 mois avant la tragédie, on peut tout à fait en déduire que ce plan choisi par l’administration Bush leur a été soufflé par une certaine communauté juive organisée et assez coutumière de ce genre de manipulations.
Aujourd’hui nous ramons derrière les conséquences désastreuses du choix de l’enfoncement dans le pire de cet empire, mais en remontant toute la chaîne, il n’est pas compliqué de comprendre que les dirigeants américains, pour maquiller leur mauvaise gestion, avaient tout intérêt à ce que le 11 septembre leur permette de faire écran de fumée. Nous payons aujourd’hui le prix de l’incompétence des pays anglo-saxons dans leur gestion économique. Ce n’est pas un hasard si, au début des années 2000, l’avion supersonique Concorde (tout un symbole) fut détruit suite à un débris d’avion américain laissé sur la piste auparavant, tout se tient. Le choix des Usa et des Anglais de s’engager en Irak, a fait voler en éclat un certain équilibre mondial dans lequel la France jouait un rôle central. Cependant, si Chirac refusait de suivre Bush et Blair en Irak, il s’engouffra en Afghanistan lorsque les accusations passèrent de Saddam Hussein à Oussama Ben Laden. Cet équilibre était donc plus que précaire : Chirac cachait Sarkozy dans sa poche.



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